hommage au gendarme Laurent PRUVOST du PA de ROYE.
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bigourdan
william durand
DESBIENDRAS
7 participants
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hommage au gendarme Laurent PRUVOST du PA de ROYE.
Bonsoir camarades,
Comme je vous l'avais indiqué dans ma présentation, je suis l'ancien Major du P.A de ROYE durement frappé par la perte de l'un de nos camarades que j'avais eu l'honneur de commander. Je le connaissais particulièrement bien puisqu'il était mon voisin de palier et je l'appréciais beaucoup. Je voudrais lui rendre hommage par un petit texte, qui n'est pas de moi, mais que je trouve très beau et très poignant. J'ignore qui l'a écrit, mais qu'il en soit remercié.
Adieu Laurent. Adieu camarade.
> > >
> > > Hier nous t’avons perdu. Tu étais sans doute prêt à une mission de routine sur l’autoroute avec ton équipier. La routine, celle dont nous savons tous qu’elle n’existe pas, qu’elle revêt trop souvent l’apparence de la tranquillité avant un déferlement soudain de violence.
> > > Des coups de feu dans un camp de gens du voyage. Pas de question, pas de recul possible. Faut y aller. Situation qui n’a rien d’extraordinaire. Ce n’est pas faire un mauvais procès que de le dire. Et l’heure n’est vraiment pas à la polémique. Cela fait partie des interventions urgentes et délicates. Celles qui interrompent le calme d’une patrouille ou d'un service jusque-là sans histoire, les discussions sur les enfants qui reprennent bientôt l’école, les propos anodins sur le métier, les projets d’avenir, le souvenir souriant peut-être d’un baiser avant d’endosser l’uniforme, de sangler ton équipement et de chausser ton arme à l'étui.
> > >
> > > Sur place c’est un carnage. Trois morts dont un bébé. Des hurlements. L’auteur est là. Armé. Fusillade. Tu t’écroules, grièvement blessé, dans une odeur mêlée de poudre et de sang.
> > > Comment expliquer à ceux qui ne connaîtront jamais ce genre de situation le mélange de peur, d’adrénaline, de courage, de fureur, d’abnégation et de souffrance dans ces poignées de secondes martelées par des détonations ?
> > >
> > > Tu es tombé « au feu ». Expression militaire paradoxale dans un pays en paix. Parce que l’homme est parfois, et quelles qu’en soient les raisons, une bête capable de toutes les sauvageries, de toutes les violences. Nous le savons parfaitement, crûment, tous ceux qui vivent ou ont vécu cette réalité et les discours feutrés de ceux qui s’imaginent autorisés à l’analyse sans rien y connaître ne la changeront pas. Nos rangs s’éclaircissent parfois de ceux qui le payent de leurs vies et des autres, innombrables, qui doivent soigner leurs blessures. Victimes de certains de leurs propres concitoyens.
> > >
> > > Victimes du devoir. Celui qui dicte d’offrir sa vie pour en protéger d’autres. Sans faillir. Ce devoir que ne connaissent plus, majoritairement, que ceux qui portent un uniforme, qu’il soit bleu ou kaki. Tu avais la fierté de faire partie de ces deux engagements, à la fois militaire et chargé d’une mission de sécurité publique. Tu as fait honneur à la Gendarmerie et au-delà à tous ceux qui sont prêts à s’exposer jusqu’au bout, à tous ceux, femmes et hommes, qui portent une tenue bleue.
> > >
> > > Nous sommes tous fiers de toi même si cela n’enlève rien à l’immensité de notre peine, à ce grand gouffre dans lequel nous sombrons toujours comme pour l’accompagner quand un de nos camarades chute définitivement sur la fine ligne du devoir. Beaucoup laisseront échapper une larme lors de tes obsèques, à l'unisson des sanglots lents de la marche funèbre, lorsque nous entendrons raisonner l’hommage officiel que nous connaissons malheureusement par cœur. Et trop de Français oublieront que leur sécurité est à ce prix. Que c’est toi et ton équipier blessé qui ont payé hier le prix sanglant et douloureux de leur paix. Qu’il se remette vite.
> > >
> > > Sache Laurent, mon camarade, mon frère d’arme que je ne connais pas, que tu es en pensées ce matin dans tous les véhicules de patrouilles quelles que soient leurs sérigraphies. Dans toutes les mémoires des dizaines de milliers des membres des forces de l’ordre et de leurs vétérans. Et aussi sans doute dans celles de beaucoup de tes compatriotes qui honorent ton sacrifice.
> > >
> > > Mais cela n’enlèvera rien à la douleur profonde de ceux qui t’aiment ou partageaient ta vie, au vide immense dans lequel restent tes deux enfants qui ne te serreront plus jamais dans leurs bras avec amour, à la détresse de tes camarades.
> > >
> > > Ce matin ta mort en service était cantonnée page 5 de mon quotidien régional dans la rubrique des simples « faits divers ». Ma tristesse avait un goût de cendres en le refermant d’un geste rageur. Je préfère ne pas te dire où se trouvaient les priorités éditoriales, elles ne méritent même pas d'être citées. Ce manque de reconnaissance souligne pourtant bien plus pour nous la grandeur de ton sacrifice. Et la hauteur du sacerdoce de tous ceux partis depuis hier sur le terrain comme chaque jour pour garder la paix publique.
> > >
> > > Nous n’en sommes tous, unis dans la peine immense de ton décès, qu’encore plus fiers de toi. De l’exemple que tu es pour nous. Que tu devrais être pour tous les Français unis dans un deuil national.
> > >
> > > Adieu Laurent. Adieu camarade.
> > >
> > > Puisses-tu reposer en paix et ceux qui t’aiment la retrouver un jour malgré le manque de ta présence
Comme je vous l'avais indiqué dans ma présentation, je suis l'ancien Major du P.A de ROYE durement frappé par la perte de l'un de nos camarades que j'avais eu l'honneur de commander. Je le connaissais particulièrement bien puisqu'il était mon voisin de palier et je l'appréciais beaucoup. Je voudrais lui rendre hommage par un petit texte, qui n'est pas de moi, mais que je trouve très beau et très poignant. J'ignore qui l'a écrit, mais qu'il en soit remercié.
Adieu Laurent. Adieu camarade.
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> > > Hier nous t’avons perdu. Tu étais sans doute prêt à une mission de routine sur l’autoroute avec ton équipier. La routine, celle dont nous savons tous qu’elle n’existe pas, qu’elle revêt trop souvent l’apparence de la tranquillité avant un déferlement soudain de violence.
> > > Des coups de feu dans un camp de gens du voyage. Pas de question, pas de recul possible. Faut y aller. Situation qui n’a rien d’extraordinaire. Ce n’est pas faire un mauvais procès que de le dire. Et l’heure n’est vraiment pas à la polémique. Cela fait partie des interventions urgentes et délicates. Celles qui interrompent le calme d’une patrouille ou d'un service jusque-là sans histoire, les discussions sur les enfants qui reprennent bientôt l’école, les propos anodins sur le métier, les projets d’avenir, le souvenir souriant peut-être d’un baiser avant d’endosser l’uniforme, de sangler ton équipement et de chausser ton arme à l'étui.
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> > > Sur place c’est un carnage. Trois morts dont un bébé. Des hurlements. L’auteur est là. Armé. Fusillade. Tu t’écroules, grièvement blessé, dans une odeur mêlée de poudre et de sang.
> > > Comment expliquer à ceux qui ne connaîtront jamais ce genre de situation le mélange de peur, d’adrénaline, de courage, de fureur, d’abnégation et de souffrance dans ces poignées de secondes martelées par des détonations ?
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> > > Tu es tombé « au feu ». Expression militaire paradoxale dans un pays en paix. Parce que l’homme est parfois, et quelles qu’en soient les raisons, une bête capable de toutes les sauvageries, de toutes les violences. Nous le savons parfaitement, crûment, tous ceux qui vivent ou ont vécu cette réalité et les discours feutrés de ceux qui s’imaginent autorisés à l’analyse sans rien y connaître ne la changeront pas. Nos rangs s’éclaircissent parfois de ceux qui le payent de leurs vies et des autres, innombrables, qui doivent soigner leurs blessures. Victimes de certains de leurs propres concitoyens.
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> > > Victimes du devoir. Celui qui dicte d’offrir sa vie pour en protéger d’autres. Sans faillir. Ce devoir que ne connaissent plus, majoritairement, que ceux qui portent un uniforme, qu’il soit bleu ou kaki. Tu avais la fierté de faire partie de ces deux engagements, à la fois militaire et chargé d’une mission de sécurité publique. Tu as fait honneur à la Gendarmerie et au-delà à tous ceux qui sont prêts à s’exposer jusqu’au bout, à tous ceux, femmes et hommes, qui portent une tenue bleue.
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> > > Nous sommes tous fiers de toi même si cela n’enlève rien à l’immensité de notre peine, à ce grand gouffre dans lequel nous sombrons toujours comme pour l’accompagner quand un de nos camarades chute définitivement sur la fine ligne du devoir. Beaucoup laisseront échapper une larme lors de tes obsèques, à l'unisson des sanglots lents de la marche funèbre, lorsque nous entendrons raisonner l’hommage officiel que nous connaissons malheureusement par cœur. Et trop de Français oublieront que leur sécurité est à ce prix. Que c’est toi et ton équipier blessé qui ont payé hier le prix sanglant et douloureux de leur paix. Qu’il se remette vite.
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> > > Sache Laurent, mon camarade, mon frère d’arme que je ne connais pas, que tu es en pensées ce matin dans tous les véhicules de patrouilles quelles que soient leurs sérigraphies. Dans toutes les mémoires des dizaines de milliers des membres des forces de l’ordre et de leurs vétérans. Et aussi sans doute dans celles de beaucoup de tes compatriotes qui honorent ton sacrifice.
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> > > Mais cela n’enlèvera rien à la douleur profonde de ceux qui t’aiment ou partageaient ta vie, au vide immense dans lequel restent tes deux enfants qui ne te serreront plus jamais dans leurs bras avec amour, à la détresse de tes camarades.
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> > > Ce matin ta mort en service était cantonnée page 5 de mon quotidien régional dans la rubrique des simples « faits divers ». Ma tristesse avait un goût de cendres en le refermant d’un geste rageur. Je préfère ne pas te dire où se trouvaient les priorités éditoriales, elles ne méritent même pas d'être citées. Ce manque de reconnaissance souligne pourtant bien plus pour nous la grandeur de ton sacrifice. Et la hauteur du sacerdoce de tous ceux partis depuis hier sur le terrain comme chaque jour pour garder la paix publique.
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> > > Nous n’en sommes tous, unis dans la peine immense de ton décès, qu’encore plus fiers de toi. De l’exemple que tu es pour nous. Que tu devrais être pour tous les Français unis dans un deuil national.
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> > > Adieu Laurent. Adieu camarade.
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> > > Puisses-tu reposer en paix et ceux qui t’aiment la retrouver un jour malgré le manque de ta présence
DESBIENDRAS- Messages : 76
Date d'inscription : 21/03/2015
Age : 64
Localisation : HARDIVILLERS 60120
Re: hommage au gendarme Laurent PRUVOST du PA de ROYE.
Merci pour cet hommage dont on se serait bien passé.
Que notre camarade repose en paix ,victime du devoir .
Sincères condoléances à sa famille et à ses enfants .
Condoléances également à ses frères d'arme ,gendarmes et tous membres des forces de l'ordre.
Nous nous inclinons devant lui.
william
Que notre camarade repose en paix ,victime du devoir .
Sincères condoléances à sa famille et à ses enfants .
Condoléances également à ses frères d'arme ,gendarmes et tous membres des forces de l'ordre.
Nous nous inclinons devant lui.
william
william durand- Messages : 2447
Date d'inscription : 18/03/2012
Age : 80
Localisation : TREBES AUDE
Re: hommage au gendarme Laurent PRUVOST du PA de ROYE.
Joli hommage. Condoléances aux siens et à ses camarades
bigourdan- Messages : 295
Date d'inscription : 27/03/2012
Localisation : Dordogne
noveaux éléments
Selon les derniers éléments reçus, Laurent vient d'être promu au grade de Major. Il devrait recevoir la Légion d'Honneur Mardi prochain lors de la cérémonie militaire qui aura lieu, dans un cercle strictement militaire (en tenue et en présence des hautes autorités de l'Etat et militaires), à la caserne Garin d'AMIENS, avant la cérémonie religieuse ouverte à tous à l'église Ste Acheul d'Amiens. Il sera mis en terre dans la stricte intimité de la famille.
merci à tous pour vos pensées à notre camarade. Sylvain.
merci à tous pour vos pensées à notre camarade. Sylvain.
DESBIENDRAS- Messages : 76
Date d'inscription : 21/03/2015
Age : 64
Localisation : HARDIVILLERS 60120
Re: hommage au gendarme Laurent PRUVOST du PA de ROYE.
Sincères condoléances à sa famille et camarades ..
fab66- Messages : 463
Date d'inscription : 13/03/2013
Age : 54
Localisation : Pyrénées Orientales
Re: hommage au gendarme Laurent PRUVOST du PA de ROYE.
Condoléances à sa famille, amis et camarades.
RIP
RIP
_________________
"Mangeons bien, mourrons gras....et tant pis pour les porteurs"
zama- Messages : 118
Date d'inscription : 15/03/2015
Age : 72
Localisation : Vexin Français
Re: hommage au gendarme Laurent PRUVOST du PA de ROYE.
Toutes mes condoléances. Encore un frère d'arme qui s'en va. Mes plus vives pensées à la famille. RIP
_________________
"CROIRE ET VAINCRE " devise du CEC 9ème Zouaves ex CEC n°02
JL73- Messages : 521
Date d'inscription : 29/03/2012
Age : 63
Localisation : Savoie
Re: hommage au gendarme Laurent PRUVOST du PA de ROYE.
Que les anciens t'accueillent avec les honneurs...
Diable Rouge- Messages : 148
Date d'inscription : 13/06/2013
Localisation : Région Parisienne
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