Vous êtes volontaire ?

Fin du mois de juillet 1997, aillant à peine quitté l’Ex-Yougoslavie pour la deuxième fois, il est coutume que les militaires rentrants d’opex soit accueillis par leur chef de corps, leur chef de service et famille autour d’un pot d’accueil clôturant la fin de la mission. Ses retrouvailles avec sa famille, ses proches, ses amis, est un moment de convivialité, de joie qui clôture aussi pour nous militaires, 04 à 06 mois d’absences. Même si les premières minutes sont consacrées autour de câlins bisous avec sa famille, on ne peut s’empêcher de faire un rapide bilan avec son supérieur et de savoir se que l’on fait à partir de demain. (Réintégration des matériels, formalités administratives, départ en permission) Mais mon chef rentrant aussi d’opex il y a quelques mois, avaient déjà de nouveaux projets pour moi. Et il ne put s’empêcher de lâcher la phrase suivante : <Bon ça te dit de partir à Bangui en septembre ?>
Soit à peine un mois, pour faire les formalités retour, prendre quelques jours de permission avec sa famille, revoir ses proches et repartir pour faire dans un premier temps, une nouvelle mise en condition opérationnelle (MCP) avant de quitter à nouveau le sol français. De quoi aussi passer des vacances à se torturer le cerveau sur cette nouvelle mission. Pourquoi moi ?, que vais-je faire ?, je peu refuser la mission ?, mais si je refuse, je pourrais résigner un nouveau contrat arrivant bientôt à terme ?, ma notation va-t-elle en prendre un coup et me bloquer au grade actuel ?….. De plus la priorité de mon unité, était d’honorer cout que cout les places prévus.
Bref à peine deux semaines de congés bien mérité, me revoilà dans ma section pour monter le service de garde commençant un vendredi et se finissant le vendredi suivant. Mon chef en permission, je n’ai pas mi longtemps à être convoqué par mon commandant d’unité pour prendre en compte ma nouvelle mission.
De là, soit mon capitaine était de mèche avec mon chef de service, soit effectivement cela n’était pas une boutade et un papier formel en ferait état.
Effectivement, je devais rejoindre pour le dimanche matin à la première heure, le 1Er régiment d’Infanterie de Sarrebourg pour une petite MCP et un départ dans la foulée. Restait plus qu’à rentrer chez moi pour préparer mon paquetage, expliquer le pourquoi du comment à ma compagne tout juste installé dans notre premier appartement et de garder le moral quand la presse faisait état le jour même, de deux militaires français abattu lâchement sans raison apparente.
Me voila donc reparti et cette fois (mais surement pas la dernière) sur le sol Africain entrain de faire ma troisième opération extérieure alors que je n’avais même pas encore 20 ans…
Mais cette fois-ci, j’ai fais mon baptême du feu et quelques anniversaires qui ont suivis. Je me retrouvais dans les mêmes conditions que lors d’une grosse intervention de pompier ou il vous faut bien deux jours après pour vous y remettre. Pour ne pas miner les fêtes de fin d’années que passait ma famille, j’appelais tôt le matin avec un petit décalage horaire en annonçant que tous se passait bien et que nous avions hâte de rentrer.
Christophe

Bonjour christophe,

Beau récit,

belle preuve de volontariat, et pour faire cela il en faut de la volonté !!!

yohann