LA 5° DIVISION BLINDEE 1944/45

LA 5° DIVISION BLINDÉE 1944/45

Après l'intégration de la division Leclerc issue des FFL, la 2° DB créée au Maroc le 1° mai 1943 aux ordres du général de VERNEJOUL, devient le 16 juillet la 5° DB.
Pendant les17 mois qui séparent sa création de son débarquement en France elle effectue 5 déplacements entre le Maroc et l'Oranie ou à l'intérieur de cette région et subit de nombreux mouvements d'unités inhérents à sa constitution et à son équipement en matériels modernes US;
Le 6° chasseurs d'Afrique est regroupé à Meknès au début de 1943 sur le type lourd. Il dot attendre le début octobre pour percevoir à Casablanca le matériel US qui lui est destiné après avoir participé avec ardeur à la chaine de montage organisée près du port. Il passe alors sur le type léger et se dédouble comme le 1° chasseur d'Afrique qui donne naissance au 1° cuirassier.
Le 25 novembre les éléments de la division quittent la forêt d'Ain Sibara pour la région de St Denis du Sig à 50 km au sud est d'Oran. Début 1944, c'est le retour au Maroc entre Oujda et Saïda pour une période d'entrainement.
Du 14 au 17 mars, la DB la DB fait l'objet d'une inspection détaillée: la 5° DB est apte a être employée sur un théâtre d'opérations.
Puis la division s'installe vers Bedeau dans le sud oranais à proximité de Sidi Bel Abbèz ou deux régiments de Légion servent à la DB: le 1° REC pour la reconnaissance et le RMLE pour l'infanterie portée.
Les 17 et 18 mai la DB effectue une grande manœuvre d'ensemble au sud de Bedeau. La division est prête. Le 9 juin elle quitte Bedeau pour la région d'Oran, le PC s'installant en bord de mer à Trouville.
Le 30 aout, l'ordre de rejoindre les zones autour de St Cloud arrive. Encore quelques jours d'attente puis les unités sont mises en alerte à partir du 12 septembre à 0heure. Le 15 en début d'après midi le premier LST quitte le port d'Oran. Le convoi comprenant une quarantaine de Liberty ships et de LST se forme ensuite au large, les navires de débarquement par rangs de 5 se dirigent vers l'est.
La traversée est quelque peu mouvementée en raison du mauvais temps. Le 18 septembre vers 2h un violent orage se lève et dure jusque vers 8h. Le premier convoi qui s'est présenté devant Marseille et a fait route vers l'est pour trouver un port moins encombré est pris dans une violente tempête. Les bateaux se séparent et prennent chacun une route différente. Sur les LST, des chars brisent leurs amarres, l'eau entre dans les cales, des marins tombent à la mer.
Le 20 septembre, venus d'au delà des iles d'Hyères, les LST se regroupent en rade devant St Raphaël. Encore une trentaine d'heures d'attente et après 7 jours passés à bord, véhicules et personnels peuvent débarquer sur les plages de Fréjus et du Dramont.
Embarqués  le 15 et le 25 septembre, à Oran entre le 15 et le 25 septembre les unités rejoignent la région d'Aix en Provence-Salon au fur et à mesure de leur arrivée. Le 23 le PC s'installe à Lambesc et une semaine plus tard, un élément précurseur est envoyé en liaison à l'EM de la 1° Armée à Besançon. Du 1° au 4 octobre la 5° DB placée en réserve d'armée entame son mouvement sur Vesoul alors que la bataille des Vosges fait rage depuis une semaine et que ses derniers éléments débarquent à Marseille.
Articulée à l'origine en 2 brigades, chars et soutien elle a conservé cette formation pendant tout son séjour en Afrique du Nord n'adoptant le fractionnement en combat command (CC) qu'à l'occasion de son instruction et de son entrainement d'ensemble.
Le 11 octobre alors que la DB est appelée à agir au profit du 1°CA face à la trouée de Belfort, l'articulation en 3CC devient définitive avec la composition suivante:
_ CC4 (groupement S comme Schlesser) avec le 1° Cuirassiers, le 3° escadron du 1° REC, le II/RMLE, 2° groupe de 105 automoteurs du 62° RAA, Compagnie du génie 96/2, 2° compagnie du 14° Bataillon médical, 2°escadron du 12° groupe d'escadrons de réparation.
_CC5 (groupement O, OLEON) avec le 1° chasseurs d'Afrique, le 2/1° REC, le I/RMLE, le I/62° RAA, la Compagnie du génie 96/1, le 1/14° BM, le 1/12°GER
_CC6 (groupement T, TRISTCHLER) avec le 6° RCA, le 4/1°REC, le III/RMLE, le III/62°RAA, la compagnie du génie 96/3, le 3/14° BM, le 3/12° GER.

Deux régiments de chars (1° RCA et 1° Cuirs) sont équipés de M4A4 et le 6° RCA doté de de M4A2. Si les escadrons de chars légers disposent de M5A1, les 3 pelotons de protection et l'escadron de chars du 1° REC ont reçu des M3A3. En ce qui concerne les escadrons de TD du 11° RCA, ils seront progressivement adaptés aux groupements: le 2° au CC5, le 3° au CC4 et le 4° au CC6.
Il en sera de même pour les batteries de 40 Bofors du 31° groupe de FTA, la batterie A rattachée au CC5. Quant au 1° escadron de reconnaissance il formera souvent un ensemble avec les deux escadrons du REC conservés au niveau de la division.
Enfin la 5° DB dispose des unités organiques suivantes:
_96° Compagnie de QG
_Compagnie de transport de matériel 196/27
_Compagnie de transport de personnel 296/32
_496° Compagnie des services
_2 compagnies du matériel affectées en renforcement
_Récupération d'engins blindés 673/2
_Réparation d'engins blindés 663/2.
Souvent dispersées, la 5° DB sera rarement en totalité conservée aux ordres de son chef. Le général de VERNEJOUL, n'a qu'une seule fois eu ses 3CC sous ses ordres directs en Allemagne. Ils auront auparavant été le plus souvent distribués chacun à une DI selon la conception tactique des années 30 prévoyant l'action des chars de combat en accompagnement de l'infanterie.
Ainsi dès le 31 octobre, l'artillerie divisionnaire et le CC6 sont mis par ordre de la 1°Armée à la disposition de la 3° DIA (2° CA) pour l'attaque dans les Vosges. Le 14 novembre lors du déclenchement de l'offensive sur Belfort les 3CC sont progressivement engagés en soutien de la 2°DIM. Une semaine plus tard alors que s’amorce l'exploitation vers le Rhin et Colmar le CC6 est toujours avec la 2° DIM tandis que le reste de la DB s'engage dans un combat confus pour lequel elle est renforcée sinon alourdie d'éléments hétérogènes: 9° Zouaves des réserves générales, III/6°RTM de la 4° DMM, Groupement Charles constitué autour du Régiment colonial de chasseurs de chars, Brigade FFI Alsace-Lorraine de la réserve d'armée, I/21° RIC de la 9° DIC.
Le 30 novembre après l'échec de la poussée sur Aspach, la DB passe en réserve d'Armée avec les CC4 et 5, le CC6 étant toujours détaché auprès de la 2° DIM et l'ADB avec 2 groupes étant temporairement mis à la disposition du 1° CA pour appuyer le passage de la Doller.
Le 2 décembre, le CC4 rejoint le 2° CA pour être rattaché à la 36 th Infantry Division avec le 2° groupe de Tabors marocains, le 3° spahis algériens de reconnaissance et un escadron de tank destroyers (TD) du 7° RCA venant de la 3° DIA.
Le 12 décembre avec le passage du CC5 (moins son groupe d'artillerie détaché au 1°CA) au 2° CA et de l'ADB à la 3° DIA, la 5°DB est complètement dispersée. Elle ne sera regroupée en réserve d'Armée qu'au dernier jour de l'année, le CC5 restant à la disposition du 2° CA.
Les CC4 et 5 sont ensuite engagés dans les Vosges, les blindés attaquent en soutien de l'infanterie par petits paquets. Les fantassins ont grand besoin de leur soutien, les hommes sont épuisés, les nouvelles recrues peu aguerries et les artilleurs n'ont pas suffisamment de munitions. Le mauvais temps prive les unités d'un appui aérien rapproché et l'artillerie d'une possibilité d'observation.
Le mois de décembre est difficile, le 1° Cuirassiers voit doubler ses pertes en personnel. Au 31 décembre 1944, sur 500 combattants, 206 officiers, gradés et cuirassiers sont hors de combat. Sur 55 chars moyens, 25 sont détruits. Au niveau escadron les pertes sont aussi sévères. Le 3/6° RCA qui comptait 27 chars en a 17 hors de combat, l'escadron perd 24 tués et 41 blessés.
william