LE 5°RD EN 1945/1946

LE 5°RD EN 1945/1946

Après la libération des départements alpins et le repli des forces allemandes le long de la frontière italienne, le général DESCOUR, commandant la Région FFI R1 (Ain, Hautes Alpes, Ardèche, Drome, Isère, Loire, Rhône et les deux Savoie), décide malgré les réticences du général de LATTRE de constituer avec les unités issues des maquis de ces départements une division alpine à 5 demi-brigades (voir la 27° Division Alpine 1939/45 dans cette rubrique).

La 1° division alpine FFI.
Chacune des demi-brigades alpines doit comporter:
_ 3 bataillons d'infanterie;
_ 1 escadron de cavalerie;
_ 1 groupe d'artillerie;
_ 1 compagnie du génie.
A l'échelon de la division on crée un groupe d'escadrons de reconnaissance (GRD) à 2 escadrons, 1 bataillon de transmissions, 1 bataillon de transport, 1 bataillon médical.
Les escadrons de cavalerie sont ainsi répartis:
_  GRD Beaufortin, capitaine de La FERTE avec les escadrons des capitaines d'ALBRECHT et MERCIER issus des FFI de Saône et Loire;
_ 1° DBA de Haute Savoie, capitaine BIENSAN issu du 2° Bataillon des Glières (Bataillon BOUTAN);
_ 2° DBA de la Drome et Vercors, capitaine CHALLAN-BELVAL;
_ 3° DBA de l'Isère et Chartreuse, capitaine GUYOT;
_ 4° DBA du Jura et de l'Ardèche, capitaine COLLONGES
_ 5° DBA de l'Ain, capitaine MARTIGNON;
Après le 5 novembre 1944, la décision est prise d'incorporer la nouvelle division dans la 1° Armée. La 1°DA/FFI devient 27° DA le 16 décembre 1944. Faute de matériel blindé ses escadrons sont employés comme unités d'infanterie.

Le 5° Dragons.
Héritier du Régiment Colonel-Général (formé en 1668), le 5° RD a combattu dans les rangs de la 3° division de cavalerie de 1914 à 1918. En garnison à Lyon comme bataillon de dragons portés (BDP) à partir de 1929, devenu régiment en 1939, il participe à la bataille de France en mai-juin 1940 avec la 1° division légère de cavalerie puis la 4° division légère mécanique avant d’être dissous.
Il obtient une citation à l'ordre de l'Armée et son chef de corps le lieutenant-colonel DURAND de VILLERS a été tué au combat le 14 mai.
Reconstitué le 1er septembre à Mâcon au sein de la 7° DM (Bourg en Bresse) par amalgame d'éléments du 5° RDP et du 1° régiment d'automitrailleuses il est sur le type groupe de reconnaissance et compte un groupe d'escadrons à cheval, un groupe d'escadrons cyclistes, un groupe d'escadrons mixte (AM et cycliste) et un escadron hors rang. Il est sous les ordres du lieutenant-colonel WATTEAU.
Par roulement des pelotons sont détachés le long de la ligne de démarcation dans la région de St Gengoux le National, Buxy, Martigny le Comte.
Dirigé sur Toulon le 14 novembre 1942, le régiment rentre dans sa garnison une semaine plus tard. Après l'irruption des troupes allemandes dans ses quartiers le 27 novembre, il est désarmé. Ses officiers sont arrêtés puis relâchés le soir même grâce à la ferme attitude du colonel WATTEAU qui sera arrêté fin décembre et déporté plus tard.
Plusieurs officiers quittent la France pour Alger, d'autres se rallient au CE de Bellecombe et entrent dans la résistance. Une partie des cadres constitue les maquis de Saône et Loire. Arrêté en février 1944, le CE de Bellecombe sera torturé jusqu'à la mort au fort de Montluc à Lyon. Un autre officier le capitaine d'Herouville arrêté le 17 septembre 1943 et déporté au camp de Schirmeck n'en reviendra pas.
Après la mort du chef d'escadron de BELLECOMBE, le capitaine de la FERTE-SENECTERRE a pris la tête des FFI de Saone et Loire. L'ossature de l'AS du département est fournie en majorité par d'anciens cadres du régiment. Ils prennent part à la bataille de Cluny (11 aout) et combattent à Sennecey le Grand. Ils libèrent Montceau les Mines, s'emparent d'un train blindé, et d' Autun.

En Savoie, le capitaine FAUGERE de BIENSAN regroupe des éléments de l'AS. Certains ont combattu sur le plateau des Glières, ils forment l'escadron de la 1° DBA devenu 1° escadron (capitaine d'ALBRECHT).
Des FFI du Jura et de l'Ardèche forment l'escadron d ela 4° DBA (capitaine COLLONGES) devenu le 2° escadron.

Les maquisards de la Chartreuse ont coupé les VF entre Grenoble et Lyon, entravé le trafic routier, combattu à Montmélian et à Voreppe, attaqué des convois ennemis, coupé des communications téléphoniques et fait sauter les lignes de transport de force. Entrés les premiers dans Grenoble, ils forment l'escadron chartreuse (capitaine GUYOT) qui part en Maurienne et devient le 3° escadron.

L'escadron de la Drome regroupe les maquis Pierre (sud de la Drome) et Wap (Vercors) formés dès mars 1943 et qui ont pris part à la défense du plateau du Vercors (coté sud et sud est) en 1944. Après la prise de Valence ils partent en Maurienne et forment l'escadron CHALLAN-BELVAL ou 4° escadron.

Ceux  de l'Ain (ORA) ont défendu les approches de Nantua et tendu de nombreuses embuscades sur la route Trévoux/Macon qui suit la rive gauche de la Saône. Ils forment l'escadron de la 5° DBA du capitaine MARTIGNON.

Dans la première quinzaine de janvier 1945, les escadrons de reconnaissance de la nouvelle 27° DA sont regroupés autour de Montmélian pour former le nouveau 5° RD qui doit être mis à la disposition du 2° CA sur le front nord est. Faute de matériel blindé disponible il est remis à la disposition du secteur Alpes et reste affecté à la 27° DA (général MOLLE).
Sous les ordres du chef d'escadron de la FERTE-SENECTERRE, le 5° RD est réorganisé et compte 5 escadrons (1 EHR, 3 escadrons adaptés aux 5° et 7° DBCA et au 159° RIA de la 27° DA et un escadron adapté au 99° RIA non endivisionné mais rattaché à la 27° DA). Son effectif est de 32 officiers, 721 sous -officiers, brigadiers et dragons.
Le 12 février tous les escadrons sauf un resté à Challes les eaux sont dirigés sur le secteur Centre pour relever le II/99° RIA dans la vallée de l'Ubaye. Le PC et l'EHR sont à Jausiers. Les escadrons sont à Tournoux, Cuguret et La Condamine Jausiers. Le 2° escadron qui a remplacé la 6° compagnie du 99° RIA occupe le fort de Tournoux. Relevés par le I/159° RIA début avril, les escadrons se regroupent à Jausiers.

A l'approche du printemps, le général DOYEN commandant le détachement d'armée des Alpes (DAA créé le 1er mars 1945) décide de passer à l'offensive pour dégager la frontière. Le 5° RD sera employé avec le I/159° RIA, une compagnie du 99° RIA et un groupe de sections d'éclaireurs skieurs au dégagement de la vallée de l'Ubaye et du col frontière de Larche, appuyé par deux groupes d'artillerie du 69° RAM et le groupe lourd de la 1° DFL (IV/1° RAC).
La vallée est défendue par les gros ouvrages bétonnés de Roche la Croix et St Ours, occupés par les allemands (escadron de reconnaissance de la 34 ID) et une compagnie du 3° régiment de grenadiers de la division italienne ''Littorio''. L'attaque est lancée le 22 avril. Après une violente préparation d'artillerie, le groupement sud avec le 2/5°RD, 1 Compagnie du 159° RIA et 1 compagnie du 99° RIA, doit enlever l'ouvrage de Roche la Croix qui tombe dans la soirée.
Le 3° escadron occupe le village de Meyronnes, le 40 s'empare de la grange de Gascon et 36 prisonniers sont capturés.
Le 23 avril, les deux escadrons reprennent l'attaque contre l'ouvrage de St Ours Bas puis s’emparent de l'ouvrage de St Ours Haut alors que le 159° RIA occupe le village et le col de Larche. La route vers l’Italie est ouverte, seul le I/159° RIA y pénètre. Les allemands déposent les armes en Italie du nord le 2 mai.
Relevé par le 24° BCA, le 5° RD part en repos près de Chambéry et d'Aix les Bains.
Début aout 1945, la 27° DA se regroupe dans le Jura. Le 5° RD à Villers-Farlay, Chamblay et Ecleux. En prévision d'un départ en Autriche les escadrons sont équipés de neuf. Début septembre commence le mouvement VF vers le Voralberg. Le 12 il relève le 4° RSM ( 4° DMM) à Dombim et Lustenau. A partir du 7 novembre il fait mouvement vers le Tyrol ouest à Reuthe (PC), Lermoos, Ehrwald, Mulh.
Le 15 avril 1946, il est dissous et relevé par le 2° RD.
Reconstitué à Tarascon en avril 1948 il retourne en Autriche d'octobre 1948 à novembre1953.
Il devient 5° régiment chasseur en juin 1964.
william