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LA DEFENSE DE STRASBOURG 7 AU 12 JANVIER 1945

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LA DEFENSE DE STRASBOURG 7 AU 12 JANVIER 1945 Empty LA DEFENSE DE STRASBOURG 7 AU 12 JANVIER 1945

Message par william durand Dim 27 Déc - 8:35

LA DÉFENSE DE STRASBOURG 7 AU 12 JANVIER 1945

Le succès remporté mi décembre 1944 par les forces allemandes dans les Ardennes provoque le rappel immédiat de la 1° DFL du front de l'Atlantique ou elle venait à peine d'arriver. Elle va participer à l'occasion d'un véritable duel en champ clos à la défense de Strasbourg dont la 1° Armée prend la charge.
Le commandement français conscient de l'éventualité d'une attaque allemande possède peu de renseignements sur l'ennemi. Il situe au nord de Strasbourg les éléments importants susceptibles de l'attaquer et localise une division peu menaçante au sud de l'Ill. Le général de MONSABERT commandant le 2° CA renforce avec tous les moyens disponibles la 3° DIA qui s'est portée au secours de Strasbourg. Cette unité tient au nord et à l'est de la ville un front de 35 km couvert en grande partie par le Rhin.
La 1° DFL s'étire sur un front de 50km calme depuis un mois. Elle a du mettre en ligne toute son infanterie pour obéir à l'ordre de de LATTRE, tenir à tout prix les villages alsaciens déjà libérés. N'ayant pu asseoir sa défense derrière l'Ill la division à  installer en avant de cet affluent du Rhin, 2 bataillons dans un entonnoir large de 14km que ne barre aucun obstacle antichar.
Le BIMP (bataillon d'infanterie de marine du Pacifique) défend entre le canal du Rhône au Rhin et le méridien de Benfeld les points d'appui de Rossfeld et Herbsheim, ses avant- postes tiennent Neukirch et Witternheim.
Le BM 24 entre le Rhin et le canal défend Obenheim avec des avant- postes à Boofzheim. Au nord 2 commandos de la brigade Alsace -Lorraine occupent le centre de résistance de Gerstheim.
Un renfort en Artillerie de 3 groupes (1 du RAC-AOF et 2 du 67° RAA) a été donné à la division.

Le 5 janvier, la situation s'aggrave subitement à quelques kilomètres au nord de Strasbourg. Plusieurs bataillons allemands franchissent le Rhin à hauteur de Bischwiller bousculant les avant-postes américains. Des chars et des canons étoffent cet échelon d’assaut élargissant la tète de pont, les villages d'Offendorf et de Gambsheim sont pris, une menace pèse sur Strasbourg à une quinzaine de kilomètres de la ville.
Dans la nuit du 4 au 5 janvier la période de calme que vit la 1° DFL est terminée, la journée du 5 s'achève par un bombardement de tous les villages dans ce secteur. Aucun n'est épargné. A l'aube du 7 janvier démarre sans préparation d'artillerie l'opération Sonnenwende. Le 62° corps allemand dont la mission est d'établir une tête de pont sur l'Ill après avoir anéanti les forces françaises au sud de la rivière fonce en direction d'Erstein. Alors s'engagent face à la division les trois régiments, 305, 326 et 328 de la 198° division et le groupement blindé NOAK, en tout 66 engins blindés.
La 269° division se tient en réserve prète à intervenir dans un deuxième temps.
La progression enenmie se fait en 2 colonnes à l'ouest du canal entre le quartier du BM 24 à Obenheim et celui du BIMP à Rossfeld et Herbst. En fin de journée le groupement NOAK suivi du 308° RI atteint l'Ill mais ne peut franchir. A 11heures, il est repoussé devant les ponts d'Erstein et d'Osthouse, à 12h45, 2 de ses chars atteignent le pont du canal de décharge au sud de Kraft. Sous le feu de leurs mitrailleuses nos sapeurs font sauter l'ouvrage, un char explose et prend feu, l'autre se retire.
Derrière l'Ill, le BM 21 verrouille le passage, ses armes automatiques dispersent l'infanterie allemande.
A l'est du canal, le BM 24 n'a pas été attaqué, il a reçu quelques obus et les observateurs d'artillerie ont réglè depuis le clocher d'Obenheim des tirs sur la colonne qui monte vers le nord détruisant quelques véhicules.
Dans sa progression, la 198° division bouscule les avant-postes de Neunkirch et de Witternheim, franchit le Zembs que son infanterie traverse puis se heurte aux points d'appui de Rossfeld et de Herbsheim situés en travers de son axe de marche. La garnison d'Herbsheim reçoit le premier choc dès 11heures, le contact est pris dan stout le quartier du BIMP, l'attaque démarre précédée d'une violente préparation d'artillerie. Le combat est rude.
A Rossfeld l'assaillant est contenu mais à Herbsheim les allemands parviennent aux lisières du village. Le 308° RI surprend le 3/1°RA qui est en position face sud est du point d'appui. Tirant à vue la batterie touche deux canons automoteurs, mais trois pièces sont détruites, les munitions sautent, 4 artilleurs sont tués, 17 autres blessés.
Les marsouins de la 2/BIMP et les bigors du 1° RA défendent les ruines des maisons. Cet assaut est repoussé ainsi qu'un autre en fin d'après midi.
A la nuit tombante, l'intervention des trois chars légers du 1° RFM (fusiliers marins) bloque une autre tentative.
Le BIMP s'est rétabli et tient solidement Rossfeld et Herbsheim mais le 305° RI a réussi à occuper le bois de Benfeld entre l'Ill et les deux villages rendant précaire la liaison entre le bataillon et les arrières.
La 1° Armée peut confirmer son ordre de résister sur place. Pour remplacer les garnisons éprouvées le BIMP est renforcé d'un peloton de tank destroyers (TD) du 8° RCA, une section d'Antillais des forces terrestres antiaériennes (FTA) et une section du 22° bataillon de marche nord africain (BMNA).
Au cours de la journée du 8 janvier, les allemands progressent peu, essayant en vain de forcer le passage de l'Ill à Osthouse. La 1° DFL lance une première contre-attaque qui échoue, ordre est donné au BM24 de profiter de la nuit pour se replier sur Gerstheim. Le général de MONSABERT interdit ce mouvement, le BM24 doit rester dans Obenheim pour résister.
La troisième journée de l'attaque ennemie est déterminante pour l'avenir des trois points d'appui situés au sud de l'Ill.
La 198° division allemande enserre les centres de résistance du BIMP et menace celui du BM24 qu'elle prend à revers.
Dès minuit Rossfeld reçoit le choc du 326°RI appuyé par des chars, mais à Herbsheim l'ennemi est cloué au sol par nos feux.
Au lever du jour la division lance une contre-attaque pour dégager le BM24. Elle dispose depuis la veille du BM11 et d'une partie du CC5. Cette contre-attaque se heurte en début d'après midi au groupement NOAK. Pour rompre le cercle ennemi, une compagnie et une section du BM 24 se portent vers le canal, combattant au corps à corps toute la journée, la jonction étant impossible, elles reviennent à Obenheim. Des tracs incitant le bataillon à se rendre sont lancés sur le village et un violent bombardement commence. Deux compagnies du 308° RI et 3 chars attaquent Gerstheim venant du nord. Les deux commandos de la brigade Alsace-Lorraine contiennent l'assaut puis les FFI se replient derrière l'Ill.
La 1° Armée maintient ses ordres et prescrit de reprendre le terrain perdu. Rien ne peut être fait par la division pour sauver le BM24 dont la situation est tragique, isolé, encerclé.
L'aspirant VASSEURE du 1° RFM à la tête d'une colonne de chars et de scout-cars force le cercle ennemi apportant au bataillon épuisé vivres et munitions puis il quitte Herbsheim avec les blessés.
Le général GARBAY monte une opération pour relever le BIMP par le I/13° DBLE.
Le 9 janvier 1945, LECLERC envoie un message à GARBAY '' en somme la 1° DFL aura probablement sauvé Strasbourg aorès que la 2° DB l'a prise''.
Le 10 janvier les forces allemandes qui n'arrivent pas à traverser l'Ill vont réduire le centre de résistance d'Obenheim, mais elles ne pourront empêcher la relève du BIMP. Dès 7h30, l'artillerie allemande augmente la densité de ses tirs sur le village. Vers 10 heures, deux Marauder alliés larguent 72 conteneurs de vivres et munitions dont une grande partie est perdue.
Quelques appareils du corps aérien français procurent un instant de répit aux assiégés. Vers 14heures, l'ennemi lance trois attaques concentriques sur la position: du nord le I/308° RI et 3 chars, du sud est une compagnie SS et un bataillon de territoriaux, du sud un bataillon SS et 2 canons d'assaut; foncent au point d'appui. Cette attaque vient mourir sur l'objectif, l'artillerie française soutient les assiégés.
A la tombée de la nuit, les fantassins du 308° RI réussissent à s'infiltrer dans le nord du village après avoir détruit les 2 canons antichars de 57mm. La garnison n'a plus de munitions, les blessés sont nombreux. Vers 19h30, l'assaut est relancé, les défenses cèdent, le périmètre défensif se réduit. L'ordre de cessez le feu est donné à 21h30, quelques ilots résisteront jusqu'au lendemain. La radio allemande annonce la capture de 300 hommes, en fait 569 prisonniers seront recensés (dont 17 officiers) ainsi que 80 blessés et 28 tués (3 officiers dont l'aspirant CAILLEAU, neveu du général de GAULLE), 20 marsouins rejoignent les lignes françaises de nuit.
Tandis que la destruction du BM24 s'accomplit, la division prépare la relève du BIMP, 13 avions français bombardent les emplacements ennemis, puis un groupement formé de blindés du CC5, du 1° RFM et du 8° RCA ainsi qu'un bataillon de chasseurs parachutistes bouscule les assaillants et ouvre la route au I/13. Un très violent combat se déroule.
A 5heures tout est terminé, les garnisons de Rossfeld et Herbsheim ont laissé leur place aux légionnaires. Un élément de la 6° batterie du 1° RA a relevé les survivants d ela 3° batterie. Des pertes sévères ont été infligées au 305° RI: un chef de bataillon et 80 hommes sont capturés, 50 cadavres restent au sol.
Durant ces journées l'artillerie a tiré 8 fois plus d'obus que celle de nos ennemis, les réserves s'épuisent, le général GARBAY se sent de plus en plus seul et fait appel à LECLERC qui faisant partie de la 7° Armée US ne peut rien faire.
Le 11 janvier les évènements prennent un tour encore plus défavorable pour les français. La 269° division est engagée, le groupement blindé NOAK fonce sur Bbenfeld que son artillerie pilonne, il repousse la compagnie du BIMP qui défend un pont, s'empare de l'ouvrage intact et franchit la rivière mais il est arrêté devant le pont de l'Ill que le génie de la DFL fait sauter devant lui. Benfeld n'est plus qu'à 500m.
L'état-major de la 1° Armée donne l'ordre d'évacuer Rossfeld et Herbsheim, mais l'ennemi s'est renforcé, notre colonne de blindés ne peut déboucher. Le bataillon de Légion devra exécuter une sortie en force. La garnison de Rossfeld démarre à 3h et atteint l'Ill qu'elle traverse, celle d'Herbsheim prévenue trop tard décroche à 5h, elle est prise à partie. Les légionnaires réussissent à faire sauter le verrou et traversent l'Ill. Les pertes sont sensibles: 27 disparus au BM1 et à la CAC 13, 4 tués, 17 blessés, 49 disparus au I/13, la plupart des hommes sont passés mais ils n'ont plus que les armes individuelles et quelques mitrailleuses.
La 1° DFL est regroupée derrière l'Ill, elle a perdu près de 1500 hommes, ses moyens sont diminués, son approvisionnement en obus largement entamé. Les avions allemands lancent des tracts. La plus ancienne des divisions est réduite à faire du bricolage.
Le 13 janvier, les allemands renoncent à tout projet offensif d'une certaine ampleur devant la 1° DFL et les premiers éléments de la 269° division partent pour la Silésie car les russes attaquent.
Tandis que nos artilleurs ripostent aux violents bombardements, le général de LATTRE rend visite à la division.
La division s'accroche sur la rive de l'Ill, Strasbourg est sauvée.
william



Dernière édition par william durand le Lun 28 Déc - 8:19, édité 2 fois (Raison : fin le 28 décembre 2020)

william durand

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