LE 7° REGIMENT DE CHASSEURS D'AFRIQUE EN ITALIE
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LE 7° REGIMENT DE CHASSEURS D'AFRIQUE EN ITALIE
LE 7° RÉGIMENT DE CHASSEURS D'AFRIQUE EN ITALIE
L'US Army a organisé et expérimenté des unités antichars à l'automne 1940. La doctrine élaborée prévoit pour assurer une défense AC efficace et significative, l'engagement groupé de nombreux canons tractés à grande vitesse initiale. Les unités dont le nombre va croissant reçoivent l'appellation de ''Tank Destroyer'' (TD). Au printemps de 1943, 106 TD bataillons alignant chacun 800 hommes et 36 canons tractés ou automoteurs de 3 inch et 76mm sont déjà sur pied.
L'organisation de ces nouvelles unités qui reçoivent le baptême du feu sur le front tunisien est calquée sur celle du bataillon spécial antichar type nouveau 1942 comprenant un EM et une section de commandement, 3 compagnies antichars à 4 canons de 37 et 8 de 75 automoteurs, 6 canons de DCA sur voiture et une compagnie de reconnaissance de 11 blindés légers.
L'organisation reste complexe. Les 3 compagnies antichars comprennent une section légère et 2 sections lourdes avec des éléments de sureté et de DCA. Une section lourde se compose d'un PC de 2 groupes de chasseurs de chars à 2 engins, d'un groupe AA à 2 canons multiples sur châssis automobile et d'un groupe de sureté chargé de l'alerte chars et de la protection contre l'infanterie.
L'organisation de la compagnie de reconnaissance dont la mission essentielle est de renseigner le bataillon sur le terrain et les positions amies et ennemies, est plus simple: groupe de commandement, 3 sections de reconnaissance et une section de pionniers.
A l'été 1943, le programme revu à la baisse ne comporte plus que l'équipement de 7 bataillons au lieu de 8. Les 4 premiers régiments servis (7° et 8° RCA de réserve générale, 9° et 11° des 1ère et 2° DB) sont équipés du nouveau M10, il n'en est pas de même des 3 autres pour lesquels les américains ont prévu du matériel tracté.
Le plan du 23 janvier 144 établi par l'EM d'Alger comprend encore 8 régiments de chasseurs de chars:
_3 dans les DB (2° RD, 9° RCA, 11° RCA affectés aux 1ère,2° et 5° DB);
_5 comme éléments organiques de CA (7°et 8°RCA, Régiment blindé de fusiliers marins, régiment colonial de chasseurs de chars, 1° RSM). Deux régiments sont déjà engagés avec le corps expéditionnaire en Italie en soutien de ses deux divisions d'infanterie (7° avec la 3° DIA et 8° avec la 2° DIM).
Le 5 mars 1943 la décision prise par le général GIRAUD de constituer une unité de tradition des Chantiers armée de matériel US est officialisée par une lettre adressée au chef des Chantiers de jeunesse en AFN. Ce sera un RCA mis sur pied à Fort de l'Eau ou à partir du 15 avril, il recevra le matériel nécessaire. Pour faciliter sa formation, un lieutenant-colonel , futur chef de corps et trois capitaines lui sont fournis comme encadrement. L'effectif français n'étant que de 649 sous-officiers et troupe il est demandé que le personnel européen en excédent soit remis à la disposition de l'Armée et que les 206 indigènes nécessaires soient prélevés dans les chantiers de jeunesse musulmans.
Initialement, l'unité devait être constituée à l'école des cadres des chantiers par des jeunes des classes 1940/41. Mais l'EM d'Alger réclamant la totalité des classes 1940/42 et l'école n'ayant reçu un nouveau contingent d'élèves chefs, l'unité se voit contrainte de recevoir uniquement des jeunes non instruits de la classe 1943 et de déménager vers un cantonnement plus propice.
Le 15 mars 1943, il est décidé que l'unité sera constituée selon le tableau d'effectif guerre (TEDG) des régiments de chasseurs de chars. Elle sera rattachée pour l'instruction à la 1ère DB et pour l'administration à l'annexe de dépôt commun des unités blindées du 5° RCA à Alger.
Le 26 mars, la décision est prise de créer à la date du 1° avril le Régiment de chasseurs de chars qui portera l'appellation de 7° RCA.
Le 7° RCA est donc formé aux ordres du lieutenant colonel réserviste de l'infanterie coloniale VAN HECKE. Il comprend 1 EM, 5 escadrons dont un hors rang, un de reconnaissance et 3 antichars. L'effectif officiers est de 27 (11 fantassins, 4 artilleurs, 1 sapeur, 1 tringlot). Les sous-officiers et la troupe proviennent du dépôt 3 des chantiers.
Lors de l'arrivée à Alger du premier convoi chargé de matériels, le régiment participe activement à son montage. Début mai, 32 TD sont arrivés. Le 22 avril, la section matériel de de l'EMGG a décidé que les canons automoteurs M10 débarqués à Alger seraient livrés en nombre égal aux 7° et 8° RCA jusqu'à concurrence de 36 canons par régiment, le solde étant reversé à l'établissement du matériel de Boufarik. Le 28 les 31 VL sont remplacées provisoirement par 15 scout cars M311 et 18 half tracks M2 par régiment de chasseurs de chars.
Entre temps le régiment a été crédité d'une section sanitaire étoffée. Le 1er juin il est affecté aux ordres du général de GAULLE à la 1ère DLM du général LECLERC.
Le 2 juin, un détachement de sureté composé de l'escadron de reconnaissance et du 4° escadron lourd monte à Alger maintenir l'ordre, on craint un putsch dans la capitale de l'Empire.
Comme la division LECLERC n'est pas encore arrivée en Tunisie, il est incorporé à la 1° DB. Le général JUIN obtient son maintien définitif et la promesse d'un départ pour l'Italie.
CAMPAGNE D'ITALIE
En mai 1943, le régiment demande l'affectation de 20 sous-officiers, des mécaniciens, des radios et 5 officiers.
Fin octobre le personnel d'une section féminine d'ambulancières vient relever le peloton sanitaire. Le 15 novembre le 7° RCA est rattaché à la 3° DIA avec laquelle il va demeurer pendant toute la campagne. Trois jours plus tard il rejoint Fleurus en attente d'embarquement pour l'Italie. Le premier navire de matériel quitte Oran le 21 décembre et après un arrêt à Bizerte arrive en rade de Naples le 26. Le personnel finit par débarquer e 2 janvier 1944 pour se regrouper à Calvano. Le 4 tout le matériel est enfin récupéré.
Le 11 janvier un détachement d'intervention d'artillerie prend position à la tombée de la nuit sur les pentes nord-est du village de Pozzili pour intervenir sur le Mont Molino et le village d'Acquafondata. A 10 heures le tir est déclenché.
La campagne d'Italie commence pour le 7° RCA.
Au cours de l'hiver dans les Abruzzes, les chars assurent la mission secondaire de renforcement des feux d'artillerie. Puis des sections à pied sont constituées par les escadrons qui fin janvier participent avec la compagnie de garde du QG à la conquête du Marino sur la route de Terelle.
En prévision des opérations futures un groupe franc est constitué fin février pour combattre à pied avec ou sans appui des TD. Il comprend un élément de commandement et 5 pelotons dont celui des pionniers constitué par les 5 escadrons. Son armement se compose de mitrailleuses et de mitraillettes.
La reprise de l'offensive à partir de mai permet au régiment d'utiliser à plein ses possibilités. C'est d'abord la traversée du Garigliano, la ruée sur Castelforte, Ausonia, Esperia, Pico ou pendant trois jours le 7° RCA livre bataille à la 26. Panzer qui laisse sur le terrain une trentaine de chars et 10 canons AA contre 8 TD perdus par le régiment. A ce rythme le matériel est bientôt à bout de souffle. Les pertes importantes ne sont pas comblées par l'arrivée des maigres renforts (50% des officiers et 20% de la troupe en fin de campagne).
Le 16 juin 1944, au nord du lac de Bolsena, le 7° RCA quitte la 3° DIA pour rejoindre la région de Naples. Le 22 juillet, l'ordre préparatoire en vue de l'embarquement à Tarente du 1er échelon à destination de la France est diffusé.
Ce même jour la Croix de guerre avec palme lui est décernée.
william
L'US Army a organisé et expérimenté des unités antichars à l'automne 1940. La doctrine élaborée prévoit pour assurer une défense AC efficace et significative, l'engagement groupé de nombreux canons tractés à grande vitesse initiale. Les unités dont le nombre va croissant reçoivent l'appellation de ''Tank Destroyer'' (TD). Au printemps de 1943, 106 TD bataillons alignant chacun 800 hommes et 36 canons tractés ou automoteurs de 3 inch et 76mm sont déjà sur pied.
L'organisation de ces nouvelles unités qui reçoivent le baptême du feu sur le front tunisien est calquée sur celle du bataillon spécial antichar type nouveau 1942 comprenant un EM et une section de commandement, 3 compagnies antichars à 4 canons de 37 et 8 de 75 automoteurs, 6 canons de DCA sur voiture et une compagnie de reconnaissance de 11 blindés légers.
L'organisation reste complexe. Les 3 compagnies antichars comprennent une section légère et 2 sections lourdes avec des éléments de sureté et de DCA. Une section lourde se compose d'un PC de 2 groupes de chasseurs de chars à 2 engins, d'un groupe AA à 2 canons multiples sur châssis automobile et d'un groupe de sureté chargé de l'alerte chars et de la protection contre l'infanterie.
L'organisation de la compagnie de reconnaissance dont la mission essentielle est de renseigner le bataillon sur le terrain et les positions amies et ennemies, est plus simple: groupe de commandement, 3 sections de reconnaissance et une section de pionniers.
A l'été 1943, le programme revu à la baisse ne comporte plus que l'équipement de 7 bataillons au lieu de 8. Les 4 premiers régiments servis (7° et 8° RCA de réserve générale, 9° et 11° des 1ère et 2° DB) sont équipés du nouveau M10, il n'en est pas de même des 3 autres pour lesquels les américains ont prévu du matériel tracté.
Le plan du 23 janvier 144 établi par l'EM d'Alger comprend encore 8 régiments de chasseurs de chars:
_3 dans les DB (2° RD, 9° RCA, 11° RCA affectés aux 1ère,2° et 5° DB);
_5 comme éléments organiques de CA (7°et 8°RCA, Régiment blindé de fusiliers marins, régiment colonial de chasseurs de chars, 1° RSM). Deux régiments sont déjà engagés avec le corps expéditionnaire en Italie en soutien de ses deux divisions d'infanterie (7° avec la 3° DIA et 8° avec la 2° DIM).
Le 5 mars 1943 la décision prise par le général GIRAUD de constituer une unité de tradition des Chantiers armée de matériel US est officialisée par une lettre adressée au chef des Chantiers de jeunesse en AFN. Ce sera un RCA mis sur pied à Fort de l'Eau ou à partir du 15 avril, il recevra le matériel nécessaire. Pour faciliter sa formation, un lieutenant-colonel , futur chef de corps et trois capitaines lui sont fournis comme encadrement. L'effectif français n'étant que de 649 sous-officiers et troupe il est demandé que le personnel européen en excédent soit remis à la disposition de l'Armée et que les 206 indigènes nécessaires soient prélevés dans les chantiers de jeunesse musulmans.
Initialement, l'unité devait être constituée à l'école des cadres des chantiers par des jeunes des classes 1940/41. Mais l'EM d'Alger réclamant la totalité des classes 1940/42 et l'école n'ayant reçu un nouveau contingent d'élèves chefs, l'unité se voit contrainte de recevoir uniquement des jeunes non instruits de la classe 1943 et de déménager vers un cantonnement plus propice.
Le 15 mars 1943, il est décidé que l'unité sera constituée selon le tableau d'effectif guerre (TEDG) des régiments de chasseurs de chars. Elle sera rattachée pour l'instruction à la 1ère DB et pour l'administration à l'annexe de dépôt commun des unités blindées du 5° RCA à Alger.
Le 26 mars, la décision est prise de créer à la date du 1° avril le Régiment de chasseurs de chars qui portera l'appellation de 7° RCA.
Le 7° RCA est donc formé aux ordres du lieutenant colonel réserviste de l'infanterie coloniale VAN HECKE. Il comprend 1 EM, 5 escadrons dont un hors rang, un de reconnaissance et 3 antichars. L'effectif officiers est de 27 (11 fantassins, 4 artilleurs, 1 sapeur, 1 tringlot). Les sous-officiers et la troupe proviennent du dépôt 3 des chantiers.
Lors de l'arrivée à Alger du premier convoi chargé de matériels, le régiment participe activement à son montage. Début mai, 32 TD sont arrivés. Le 22 avril, la section matériel de de l'EMGG a décidé que les canons automoteurs M10 débarqués à Alger seraient livrés en nombre égal aux 7° et 8° RCA jusqu'à concurrence de 36 canons par régiment, le solde étant reversé à l'établissement du matériel de Boufarik. Le 28 les 31 VL sont remplacées provisoirement par 15 scout cars M311 et 18 half tracks M2 par régiment de chasseurs de chars.
Entre temps le régiment a été crédité d'une section sanitaire étoffée. Le 1er juin il est affecté aux ordres du général de GAULLE à la 1ère DLM du général LECLERC.
Le 2 juin, un détachement de sureté composé de l'escadron de reconnaissance et du 4° escadron lourd monte à Alger maintenir l'ordre, on craint un putsch dans la capitale de l'Empire.
Comme la division LECLERC n'est pas encore arrivée en Tunisie, il est incorporé à la 1° DB. Le général JUIN obtient son maintien définitif et la promesse d'un départ pour l'Italie.
CAMPAGNE D'ITALIE
En mai 1943, le régiment demande l'affectation de 20 sous-officiers, des mécaniciens, des radios et 5 officiers.
Fin octobre le personnel d'une section féminine d'ambulancières vient relever le peloton sanitaire. Le 15 novembre le 7° RCA est rattaché à la 3° DIA avec laquelle il va demeurer pendant toute la campagne. Trois jours plus tard il rejoint Fleurus en attente d'embarquement pour l'Italie. Le premier navire de matériel quitte Oran le 21 décembre et après un arrêt à Bizerte arrive en rade de Naples le 26. Le personnel finit par débarquer e 2 janvier 1944 pour se regrouper à Calvano. Le 4 tout le matériel est enfin récupéré.
Le 11 janvier un détachement d'intervention d'artillerie prend position à la tombée de la nuit sur les pentes nord-est du village de Pozzili pour intervenir sur le Mont Molino et le village d'Acquafondata. A 10 heures le tir est déclenché.
La campagne d'Italie commence pour le 7° RCA.
Au cours de l'hiver dans les Abruzzes, les chars assurent la mission secondaire de renforcement des feux d'artillerie. Puis des sections à pied sont constituées par les escadrons qui fin janvier participent avec la compagnie de garde du QG à la conquête du Marino sur la route de Terelle.
En prévision des opérations futures un groupe franc est constitué fin février pour combattre à pied avec ou sans appui des TD. Il comprend un élément de commandement et 5 pelotons dont celui des pionniers constitué par les 5 escadrons. Son armement se compose de mitrailleuses et de mitraillettes.
La reprise de l'offensive à partir de mai permet au régiment d'utiliser à plein ses possibilités. C'est d'abord la traversée du Garigliano, la ruée sur Castelforte, Ausonia, Esperia, Pico ou pendant trois jours le 7° RCA livre bataille à la 26. Panzer qui laisse sur le terrain une trentaine de chars et 10 canons AA contre 8 TD perdus par le régiment. A ce rythme le matériel est bientôt à bout de souffle. Les pertes importantes ne sont pas comblées par l'arrivée des maigres renforts (50% des officiers et 20% de la troupe en fin de campagne).
Le 16 juin 1944, au nord du lac de Bolsena, le 7° RCA quitte la 3° DIA pour rejoindre la région de Naples. Le 22 juillet, l'ordre préparatoire en vue de l'embarquement à Tarente du 1er échelon à destination de la France est diffusé.
Ce même jour la Croix de guerre avec palme lui est décernée.
william
william durand- Messages : 2461
Date d'inscription : 18/03/2012
Age : 81
Localisation : TREBES AUDE
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