LE 157°REGIMENT D'INFANTERIE

LE 157° RÉGIMENT D'INFANTERIE

Parmi les régiments de l'ex-infanterie alpine, il en est un disparu depuis longtemps de l'ordre de bataille. Il appartient à la série des 18 régiments dits ''régionaux'' (du 145 à 162) créés par la loi du 25 juillet 1887 et constitués dans chaque région militaire par prélèvement d'un bataillon sur trois régiments d'une même région.
Le 157° RI est formé le 1er octobre 1887 avec les 4° bataillons des 78°, 105° et 121°RI de la 13° RM dont le QG est à Clermont-Ferrand, mais il est affecté à la 14° RM. Il occupe à Lyon la caserne Bon Pasteur et de Serin, les forts St Jean, de Montessuy et de Calvire. Les camps de Sathonay et de LA VALBONNE sont ses lieux de manœuvres. Son 1° bataillon part à Modane pour occuper la place et ses forts en cours de construction.
Il reçoit son drapeau le 10 mars 1888 à Sathonay. Neuf mois après sa création, il quitte Lyon et relève à Briançon le 158° RI. De juillet 1888 à Juillet 1889 il occupe cette place fortifiée puis retourne à Lyon  sauf un bataillon qui part dans l'Ubaye ou il occupe les forts ST Vincent et de Tournoux en amont de Jausiers. Désormais jusqu'en 1914, le secteur de défense du 15-7 sera la vallée de l'Ubaye.
En février 1980, Le 15-7 forme avec le 15-8 la brigade régionale d'infanterie de la 14° RM dont le PC est à Lyon. Tandis que le premier assure la défense de l'Ubaye, le 15-8 prend en charge les vallées de Maurienne et de la Tarentaise. Entre les deux, le 15-9 veille sur les vallées du briançonnais et du Queyras. La sureté des places frontières de la 14° RM est ainsi assurée.
Dans chacun des régiments régionaux mis sur pied en 1887, un 4° bataillon de forteresse est créé en octobre 1891. A partir d 1892, le 157° est scindé en deux portions. Tandis que deux bataillons stationnent à Sathonay, les deux autres occupent la vallée de l'Ubaye. Comme toutes les unités alpines le 157° va payer son tribut à la montagne. Le 22 février 1904, une avalanche se déclenche sur une compagnie du 1° bataillon en manœuvre près du col de la Pare, deux caporaux et quatre alpins sont tués, 13 autres sont blessés.
Un bataillon du 157° de ligne serait parti en Algérie en 1912 pour tenir garnison en Kabylie à Fort National.
En octobre 1913, le régiment se regroupe, les bataillons de Lyon viennent occuper à Gap les casernes Reynier et  Desmichels libérées par le départ du 17° RI pour les Vosges. Les deux autres bataillons sont à Bercelonnette, Jausiers et au Fort de Tournoux qu'ils occupent avec Chatelard (2° bataillon), St Paul, Vallon Claus, fort moyen de Tournoux et baraquements de l'Ubaye (3° bataillon), Meyronnes, Viraysse et Roche la Croix (4° bataillon).
Affecté avec le 163° de Nice, à la 89° brigade (44° DI), e 157° RI embarque à Chorges dans 5 trains le 16 aout pour le front nord-est de la trouée de Belfort. Sa carrière alpine est pratiquement terminée.

LA GUERRE DE 1914/18
Entré en Alsace, il occupe Walheim mais doit se replier sur les Vosges au col de la Chipotte. Fin septembre il combat dans la Wolvre. En octobre les éléments disloqués de la 89° brigade sont affectés à la 76°DI. Les 1° et 4° bataillons combattent en Belgique sur l'Yser (novembre/décembre) et rejoignent en janvier 1915 le reste du régiment dans la Wolvre.
En mars/avril 1916, il participe à la défense de Verdun, reprend le réduit d'Avocourt puis retourne dans les Vosges (fin mai à décembre) dans le secteur de la Chapelotte. En juin son 4° bataillon passe au 210° RI. Remis sur le type alpin dans la région lyonnaise il est affecté à l'Armée française d'Orient. Embarqué à Toulon, il débarque à Salonique les 4 et 5 janvier 1917, opère en Albanie, en Grèce (juin/juillet) et de nouveau en Albanie. En octobre 1918 , il traverse la Bulgarie puis la Serbie et se regroupe en Hongrie.
Son 1° bataillon est dissous en janvier 1919. Le reste du régiment est rapatrié fin aout et ses personnels arrivent à Gap le 11 septembre.
Il est dissous officiellement le 31 décembre 1919.
Pendant la période 1914/1919, le 157° a perdu 250 morts dont 51 officiers. Son drapeau est confié le 24 novembre 1931 à Embrun à la 10° compagnie du 159° RIA puis ses traditions sont reprises à partir de 1935 par le 73° BAT nouvellement créé.

157° DEMI BRIGADE ALPINE DE FORTERESSE
La création des régiments de forteresse sur la frontière des Alpes donne au 157° une nouvelle vie. La demi-brigade alpine de forteresse du Dauphiné (lieutenant-colonel DESSAUX) qui regroupe les 72° ( Embrun puis Briançon) et le 73° BAF (Jausiers) reprend son numéro. Le 13 novembre 1935, elle reçoit à Jausiers la garde de l'ancien drapeau du régiment.
En septembre 1939, le 72° BAF quitte la 157° DBAF reconstitué à la mobilisation par le 73° BAF et son bataillon de dédoublement le 83°.
Sous les ordres du lieutenant-colonel SOYER, elle assure en juin 1940 la défense de la vallée de l'Ubaye dans le cadre de secteur fortifié du Dauphiné. Dissoute en juillet 1940, ses personnels sont démobilisés dans la région de Corps (Isère).
La création en 1971 de régiments d eréserve permet dans les Hautes Alpes la renaissance d'un 157°RID (devenu RIA en 1979). Il prende le nom de 15° BCA de réserve.
La carrière du 157° RI semble terminée maisson numéro est repris par le CM de Gap ( CM 157).

Le dernier régiment d'infanterie alpine le 159° RIA ( ou j'ai servi de 1963 à 1967) de Briançon a été dissous en 1994 laissant la place au Centre national d'aguerrissement en montagne, dissous lui aussi.

William