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REDUCTION DE LA POCHE DE COLMAR/ JANVIER-FEVRIER 1945

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REDUCTION DE LA POCHE DE COLMAR/ JANVIER-FEVRIER 1945 Empty REDUCTION DE LA POCHE DE COLMAR/ JANVIER-FEVRIER 1945

Message par william durand Jeu 10 Déc - 9:41

RÉDUCTION DE LA POCHE DE COLMAR / JANVIER-FEVRIER 1945

L'opération que la 1°Armée française a prévu de déclencher le 5 décembre pour étrangler la tète de pont allemande dans la région de Brisach par une action convergente menée le long du Rhin et à partir des coteaux vosgiens est d'abord retardée de 48heures par le mauvais temps dans le secteur de la 1°Armée.
Puis une fois Thann et Lutterbach dégagés,les marocains des 2° et 4° divisions ne peuvent exploiter au-delà en direction de Cernay. Au nord dans le secteur du 2° CA si les américains de la 36 th ID parviennent à occuper Riquewirh, dans les Vosges les blindés n'ont pu déboucher du col du Bonhomme et un bataillon du 4° RTT est décimé sur le Hohneck.
Une nouvelle action est montée le 15 décembre pour atteindre l'Ill et libérer Colmar et Cernay. Après 7 jours de combats les résultats sont tels que le général de LATTRE propose au Groupe d"Armées l’arrêt momentané des opérations et la reprise début janvier 1945 de l'offensive en direction de Colmar.
Les unités sont à bout de souffle, l'artillerie manque de munitions. Cette situation découle en grande partie des difficultés au plan logistique. Outre l'étirement des lignes de communication depuis Marseille, la1° Armée souffre de l'insuffisance de ses moyens logistiques qui la placent sous la dépendance de SOLOC, le soutien Line of Communications américaine installée à Dijon.
Chaque service adresse des réquisitions à la Continental Advence Section base avancée couvrant la zone des étapes jusqu'à une ligne Mâcon Bourg. Celle-ci les transmet à la Delta base de Marseille. Les moyens français sont couverts par la Base 901, chargée du soutien des troupes françaises et répartie en 4 états majors:
_ un petit EM intégré  dans SOLOC
_ l'EM de la base 901 purement français, chargé de la gestion des personnels français et de la direction des ravitaillements
_ l'EM de la base avant intégrée dans CONAD
_ l'EM de la base arrière accolé à la Delta base
SOLOC s'en tient aux effectifs prévus par le Troop Liste soit 238 000 hommes, or dès novembre l'Armée de LATTRE compte déjà 55 000 FFI, ce nombre allant en augmentant.
Au début janvier les déficits portent soit sur des matériels (armes, véhicules,engins) soit sur des pièces de rechange,ensembles pneumatiques. La réserve en matériel à l'arrière est épuisée et n'a pu être reconstituée.
La situation en munitions est également critique; en décembre le taux de consommation en munitions d'artillerie et de mortiers est devenue supérieure au volume des arrivages.
Enfin la situation santé est tout aussi préoccupante en raison de l'inadéquation des moyens médicaux. Le nombre de lits disponibles est insuffisant et leur taux d'occupation très important du fait de l'irrégularité des évacuations vers l'arrière.
A la fin de l'année 1944, certains bataillons de tirailleurs engagés sans interruption depuis le début d ela campagne d'Italie, ont perdu tous leurs officiers. Le 1° RTA a perdu près de 800 hommes lors des combats d'Orbey et certaines compagnies du 9° Zouaves alignent à peine une cinquantaine d'hommes. Quant aux DB, elles ont subi des pertes importantes en cadres et matériels (9% des cadres soit le double de la troupe). La 5° DB a perdu 82 chars soit 1/3 de sa puissance. Cette crise logistique et des effectifs s'accompagne de difficultés dans l'exercice du commandement marquées par l'affrontement entre les généraux de LATTRE et LECLERC et la relève de la plupart des divisionnaires. A la 1° DMI le général GARBAY remplace le général BROSSET tué le 20 novembre. A la 2° DIM, le général DODY nommé gouverneur  de Metz est remplacé par CARPENTIER. A la 4° DMM le général de HESDIN remplace SEREZ appelé à Paris par JUIN. Enfin à la 9° DIC, MAGNAN cède sa place à MORLIERE. Mème la 1° DB perd son chef nommé gouverneur de Strasbourg et remplacé par SUDRE.
Le 27 décembre en raison de la priorité accordée par SHAEF, à l’arrêt de l'offensive des Ardennes, l'attaque de la 1° Armée prévue pour le 5 janvier est reportée. Quatre jours plus tard l'opération NORDWIND est déclenchée par les allemands qui attaquent au nord de Strasbourg en direction de la trouée de Saverne. Un moment les américains songent à se replier sur les Vosges et les français prennent la défense de la capitale alsacienne. Puis le 7 janvier l'ennemi attaque au sud d ela ville dans le secteur de la 1° DMI. En neuf jours la division perd 182 tués et 620 blessés, plus le BM24 encerclé et entièrement disparu à Obenheim et les nombreux évacués aux pieds gelés.
Les combats se poursuivent autour de Kilstett puis la pression ennemie continue mais en diminuant, Strasbourg est sauvée.

Échec devant Cernay.
Le plan d'action du commandant de la 1° Armée est préparé depuis longtemps. Son objectif est de capturer Colmar intact en visant Brisach, point de passage obligé pour les allemands et en encerclant dans les Vosges et en plaine d'Alsace le maximum d'unités de la 19° Armée. Toutes forces réunies, le 1° CA disposant de 3 divisions d'infanterie (4° DMM, 2° DIM et 9° DIC) et de la 1° DB attaquera l'axe Cernay/Ensisheim. Le 2° CA comprenant 3 divisions d'infanterie (28th ID, 3 ral ID et la 1° DMI) et deux blindées (2° et 5° DB) s'engagera deux jours plus tard sur l'axe Ribeauvillé/Jebsheim. La jonction une fois réalisée à Neuf Brisach, le nettoyage de l'intérieur de la poche sera entrepris.
La supériorité alliée est nette surtout en artillerie, chars et aviation. Mais la défense allemande est favorisée par la situation en position centrale et par le terrain laissant passif un secteur de 60 sur les 80 km représentant la totalité de son front.
Le général BETHOUARD lance les deux divisions marocaines après une préparation d'artillerie de 30 minutes effectuée par 102  batteries. Sur la droite la division coloniale est chargée de les couvrir en attaquant au nord de Mulhouse.
Les combats sont particulièrement violents et en fin de journée les gains insignifiants à l'aile gauche. Ainsi les bataillons du 1° RTM et du 1° RTA n'ont pu qu'approcher Thann, les fantassins s'enfonçant dans plus d'un mètre de neige et les blindés bloqués par le verglas. Au centre une fois atteinte la voie ferrée de Mulhouse, le débordement de Cernay paraissait aisé.
En revanche l'avance est très satisfaisante à l'aile droite ou la 9° DIC s'est emparée sous l'impulsion du général SALAN (commandant l'ID/9) d'une série de villages. BETHOUARD, renforce la 9° DIC d'un second groupement blindé.
A l'aube du 21 alors que la tempête de neige interdit toute intervention de l'aviation alliée, l’attaque repart. Vers Thann, les deux régiments de tirailleurs de la 4° DMM doivent se cramponner toute la journée pour repousser les contrattaques et les infiltrations des grenadiers allemands. A la 2° DIM l'action tentée sur les faubourgs est de Cernay par le 3° groupement de choc échoue devant une forte contrattaque appuyée par une quinzaine de blindés. L'action est si confuse et le froid si vif qui gèle les armes, que les commandos d'Afrique doivent se replier. Ils ont perdu 189 tués et 192 blessés. De son coté le 4° RTM est surpris lors de sa mise en place par la contrattaque. Au 5° RTM, le bataillon engagé dans la forêt décroche également. Le mouvement s'effectue lentement, les compagnies ramènent leurs blessés jusqu'aux abris les plus proches pour les soigner avant leur évacuation. La neige continue à tomber en tempête et le commandement du 1° CA d'accord avec ses deux divisionnaires estime qu'il vaut mieux suspendre l'attaque jusqu'au premier jour de beau temps.
Mais de LATTRE en raison de son engagement pris avec les américains de liquider la poche de Colmar au plus tôt ne peut accéder à leur désir. Dans la nuit du 21 au 22 il fait le tour des PC pour convaincre les exécutants de poursuivre l'offensive. Il autorise un glissement de la manœuvre vers l'est ou la 9° DIC a obtenu des résultats.
Quand aux allemands, ils estiment que les marocains ont perdu la moitié de leur effectif. L'offensive du 1° CA se solde par un échec. Mais les mouvements du 2+ CA et son renforcement par des divisions US na leur ont pas échappé et ils s'inquiètent 'une nouvelle offensive au nord de Colmar.

Bataille d'usure.
Cernay étant toujours l'objectif, le général BATHOUARD tente par l'est et la forêt de Nonnenbruch le débordement qui n'a pas réussi à l'ouest par la montagne. La 2° DIM renforcée par trois groupes d'obusiers de 105 est chargée de l'effort principat contre Wittelsheim. La bataille de rupture prend la forme d'une bataille d'usure. Pendant 9 jours le commandant du 1° CA est contraint d'étendre la zone d'action de la 4° DMM vers l'est et de prescrire des balancements de feux à l'ensemble de l'artillerie afin d'assurer des appuis réciproques. Il récupére ainsi quelques maigres réserves et il parvient à soutenir l'infanterie engagée dans les bois et les cités ouvrières contre un ennemi agressif. Les restrictions imposées par la disponibilité en munitions limitent cette aide. Une à une les positions doivent être réduites avant de passer au nettoyage des villages, bois, puits de mines.
Le 31 après 11 jours de combats incessants, dans des conditions intenables, l'infanterie est à bout de souffle, les blindés ont subi des pertes sévères, la pénurie de munitions se fait sentir.
BETHOUARD  suggère à nouveau une pause que de LATTRE rejette demandant au contraire que le 1° CA redouble d'agressivité pour attirer vers lui et fixer le maximum de forces ennemies au moment ou l'attaque lancée par le 2° CA au nord de la poche va bénéficier de l'apport important de moyens US.
Le 22 janvier, le 2° CA est passé à l'offensive sur un front de 12 km avec la 3rdID et la 1° DMI. La 5° DB et un groupement tactique de la 2° DB sont en deuxième échelon. Deux jours plus tard les deux divisions d'assaut ont pu établir des tètes de pont à l'est de l'Ill aménageant les passages nécessaires au débouché des blindés. Partout comme au sud l'ennemi contrattaque vigoureusement avec des éléments locaux ou des unités dépêchées des secteurs calmes des Vosges ou de Benfeld appuyés par des chasseurs de chars ou des canons d'assaut.
Pour appuyer la DMI dont la progression est retardée par de fortes résistances, il est demandé à la 2° DB d'exercer une pression sur l'ennemi et d’empêcher d'autres prélèvements sur le secteur face à Selestat. Après avoir franchi l'Ill les chars du GTD déchenillent dans la neige et ne peuvent suivre les tirailleurs tunisiens qui perdent beaucoup de monde. Sur la droite les américains ont attaqué Jebsheim écrasé par l'artillerie et autour duquel se déroulent pendant 3 jours de violents combats entre Gebirgsjager et GI du 54th IR, parachutistes du 1° RCP et blindés du CC6.
Au 1° CA, aucun des objectifs n'est atteint, la crise de munitions est à son point critique. Quant aux CC1 et CC2 ils ont perdu plus de la moitié de leurs Sherman après leur engagement en tête pour alléger l'infanterie.
L'ennemi qui a reçu mission de défendre la tête de pont coute que coute continue de retirer ses troupes du nord de Strasbourg et des secteurs passifs de la poche pour les engager dans les zones menacées par les alliés.
Le commandant de la 19° Armée veut fermer la brèche ouverte entre Jabsheim et le canal du Rhône au Rhin et reconstituer ses réserves dans l'attente d'une attaque US vers Neuf-Brisach.
Depuis début janvier, le général de LATTRE ne cesse de réclamer au 6 th Army Group, deux divisions d'infanterie fraiches. Il a d'abord reçu le renfort de la 28 th ID et de la 2° DB française dont les chars ne remplacent pas les fantassins en plaine d'Alsace.
Le 22 la menace au nord de Strasbourg étant écartée la 12 th AD est mise à la disposition du 2° CA ce qui permet aux 2° et 5° DB de participer à l'attaque de la poche mais ne règle pas le problème de l'infanterie.
Désireux d'en finir au plus vite avec Colmar, le général DEVERS attribue alors à la 1° Armée non seulement la division demandée mais aussi l'EM destiné à coiffer les grandes unités américaines ( 3rd, 28 th et 75 th ID arrivant de St Dié et la 12 th AD) engagées dans la plaine d'Alsace.
Le 28 janvier à 21 heures le Major général Frank W. MILBUM commandant le XXI° corps, prend en compte le secteur de Colmar entre deux corps français.

Victoire de Colmar.
L'attaque du XXI° corps débouche le 29 à 21 heures après une violente préparation d'artillerie de 3 heures appliquée depuis la tombée du jour. A minuit deux régiments de la 3 rd ID sont passés sur l'autre rive du canal à bord de canots pneumatiques et le génie entame la construction de ponts Bailey destinés aux blindés. Toute la journée du 30 les engins du CC4 franchissent le canal suivis par ceux du CC5 dont l'infanterie portée est renforcée par les Commandos de France.
Vers Jebsheim le CC6 soutenu par les chasseurs du 1°Choc subit des pertes. La 2° DB est engagée à son tour pour couvrir au nord l'action de la 3rd ID et du CC6.
Le 31, le dégel qui transforme les cours d'eau et les chemins en fondrières ralentit les chars. La 75th ID renforcée du CC4 entre en action alors que la 28 th ID atteint le champ de manœuvre dans les faubourgs de Colmar.
L'entrée en scène d'une nouvelle division US, le pilonnage d'artillerie inquiètent le commandant de la 19° Armée qui redoute la rupture de ses positions et la capture des points de passage sur le Rhin. Il demande l'évacuation mais le Führer Ordonne que la tète de pont soit tenue.
C'est alors que de LATTRE change brusquement  l'objectif principal de la 1° Armée (Colmar au lieu de Neuf Brisach) et modifie la direction d'exploitation vers le 1° CA (entre Ill et Vosges).
Le 1° février à 4 heures, le commandant du XXI° corps donne l'ordre au général SCHLESSER de s'emparer de Colmar par le nord de la ville dans le secteur de la 28 th ID. Pour tromper l'ennemi la 75 th ID fera diversion à l'est, les éléments du CC4 ne seront relevés qu'à la nuit tombée.
Le 2 au lever du jour, fantassins US et blindés français sont en place sur leur base de départ. Le champ de manoeuvre traversé, l'infanterie franchit un large fossé anti-char, les chars cherchent un passage. Le colonel James E.RUDDER arrête alors le 109th Infantry Regiment pour laisser aux français l'honneur de rentrer les premiers dans Colmar. Deux heures plus tard les premiers chars foncent vers la place Rapp.
Le 3 à midi le général de VERNEJOUL commandant la 5° DB prend le commandement de la place, achève de nettoyer la ville avec le CC4 renforcé par des éléments du 1° groupement de choc et les 3 bataillons du 1° RCP. Ceux-ci assurent ensuite la couverture face à l'ouest en attendant l'arrivée du 152° RI qui venant de Mulhouse par la Schlucht, St Dié et Sélestat doit rejoindre sa garnison du temps de paix.
Admettant que les allemands ont décidé d'évacuer la poche et préféré utiliser le pont de Chalampé à la place de celui de Brisach, de LATTRE ordonne une poussée générale en direction du sud et du 1° CA. La 19° Armée est décidée à défendre ses positions, ses réserves sont reconstituées par prélèvement sur le secteur des Vosges.
Le 4 février, français et américains n'ont obtenu ni la percée, ni la jonction des attaques nord et sud.
De LATTRE décide de faire cette dernière à ROUFFACH, les évènements se précipitent. Le 5, le CCA de la 12th AD pénètre dans Rouffach et prend contact avec le 4° RSM à la sortie de la ville. Dans la plaine, le CC3 enlève Ste Croix et rejoint le CCB. Au bord du Rhin la 3rd ID s'est infiltrée jusqu'aux ponts de Brisach et dans les Vosges ,la liaison a été établie entre la 10° DI et la 4° DMM.
Quatre jours plus tard, les derniers allemands décrochent avant de faire sauter le pont de Chalampé. Le chef de la 1 Armée lance alors un communiqué de victoire:
''Au 21° jour d'une âpre bataille au cours de laquelle les troupes américaines et françaises ont rivalisé d'ardeur, de ténacité et de sens manœuvrier, l'ennemi a été chassé de la plaine d'Alsace et a du repasser le Rhin''.
Les forces alliées de la 1° Armée française bordent le fleuve sur toute l'étendue de leur secteur.
william

Prochain message: la Victoire de Colmar plus en détail




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