LA BATAILLE DES VOSGES 1°RCP OCTOBRE 1944

LA BATAILLE DES VOSGES 1° RCP OCTOBRE 1944

Le 1° RCP a été engagé lors de la campagne de France dans les Vosges et en Alsace d'octobre 1944 à février 1945.
Il a été créé au Maroc en 1943 à partir de cadres de l'Armée d'Afrique et de jeunes engagés volontaires la plupart évadés de France, il comprenait 2 bataillons et 10 compagnies.
Les actions d'éclat qui lui ont valu d’être cité une première fois à l'ordre de l'Armée ont nom: le col de Morbieux, la forêt du Géant, le Ménil, les cotes 1008 et 1111 et le Mont Rouge Gazon.
La 10° compagnie du 1° RCP véritable fer de lance du régiment a pris une part prépondérante à ces actions durant plus de 15 jours de combats ininterrompus notamment dans la conquête du col de Morbieux, du village du Ménil et de la cote 1008.
Engagés dans la nuit du 2 au 3 octobre à Rupt sur Moselle comme élément de pointe du régiment, la 10° compagnie après avoir dépassé la 8° durement accrochée  réussit à forcer et s'enfoncer de nuit dans le dispositif ennemi pénétrant dans la forêt du Géant. Stoppée au lieu dit les Galmonprés, elle déplore son premier tué. Au petit jour les hommes n'ayant pas dormi se lancent sur le verrou ennemi qu'ils bouscule en force. L’aspirant de CROUY est tué par une sniper allemande tuée immédiatement.
Le lendemain les compagnies font mouvement une à une parcourant ainsi 8 kilomètres. En téte la 10° compagnie s'infiltre dans les lignes allemandes jusqu'au pied du col du Morbieux solidement tenu par les allemands. Ordre est donné de l'éviter pour ne pas dévoiler la présence du régiment. Le commandant de la compagnie procède à une reconnaissance rapide et silencieuse. La patrouille arrive au col pour voir une batterie de 150 en cours d'installation. Ordre est donné à la 10° compagnie de s’emparer de la batterie, ce qui fut fait dans la foulée.
Le 1° bataillon s'installe aux abords du col. IL résistera victorieusement aux vigoureuses contre-attaques allemande de la 38° division.
Le 2° bataillon reprend la progression, la 10° compagnie toujours en tête en direction de la crête du Géant. Elle s'installe sur la tête du midi qui domine le village du Ménil. C'est alors qu'un élément de la 1° compagnie, la compagnie PC du régiment sont violemment accrochés dans la vallée au village du Ménil avec son chef le lieutenant colonel DU BOUCHER grièvement blessé.
La 10° compagnie appuyée par un élément de la 1° compagnie reçoit pour mission de dégager le groupe qui est encerclé. Le village est pris d'assaut. Le plus fort de l'ennemi est abattu ou mis en fuite. Deux chars Panther sont détruits et un canon automoteur mis hors de combat.Les morts et les blessés sont confiés à la population et au curé. Les parachutistes pendant 12 jours harcèleront les unités ennemies isolées de leur corps.
Le 15 octobre au soir, mission est donnée au 1° RCP de se porter en direction du col de l'Odereu au sud de Ventrou. Objectifs prioritaires, les cotes 1008 et 1111 qui dominent la forêt du Bonhomme.
Le 2° bataillon réussit à franchir en force le col investi et reprend la progression en direction de 1008. Les hommes éprouvent de grandes difficultés dans leur marche. Malgré les effroyables conditions atmosphériques, la fatigue, la faim, 1008 est prise au soir par la 10° compagnie.
Le 1° bataillon garde les abords du Ménil, le 2 s'installe au col du Ménil. La 3° compagnie reçoit la mission de ravitailler en vivres et munitions la 10° compagnie et les autres unités implantées sur 1008 à l'aide d'un convoi de mulets.
Le 17 octobre au soir à 20heures, il fait nuit noire, un bataillon SS ''Mongols'' attaque en force et en hurlant la cote 1008. L'ennemi a réussi à s'emparer d'une mitrailleuse légère, son tireur et ses servants étant tués. Une contre attaque est immédiatement menée par le lieutenant RAYNAUD commandant la 10+compagnie soutenue par des éléments des 7° et 9° compagnies puis par la totalité de la 5° compagnie qui viennent en renfort spontanément et d'initiative.
Une manœuvre en tenaille est alors montée, la 10 et les autres compagnies s'accrochent à 1008 tandis que la 5° par une action tournante prend à revers le bataillon SS qui doit décrocher et rejoindre ses bases de départ non sans avoir subi de lourdes pertes et abandonné de nombreux prisonniers dont le lieutenant colonel commandant du bataillon qui grièvement blessé se rend au au lieutenant RAYNAUD. Le combat furieux se terminant le plus souvent au corps à corps aura duré 20heures.
Les parachutistes au prix de lourdes pertes n'ont pas abandonné un pouce de terrain.
L'action se poursuit le 18 octobre.
La cote 1111 est enlevée de vive force. La progression du régiment reprend, la 10° compagnie toujours en tête. Après de nombreux accrochages la compagnie arrive sur les hauts d'une grande clairière ou s'exerce une intense activité allemande.
Un important coup de main est monté, cette opération doit être abandonnée et le 21 octobre ordre de repli est donné au régiment qui doit rejoindre Travexin.
Au cours de ces opérations le 1° RCP a perdu 40% de ses effectifs (129 tués, 339 blessés).
william